les retraites
La réforme des retraite qui s’annonce est un reflet de l’absence de vue générale de nos politiques : ils mettent l’argent (ou l’absence d’argent) au cœur d’un problème avant tout humain. Ils voient la retraite sous un angle étriqué et étroit.
Ils veulent augmenter l’âge légal des retraites pour un motif très raisonnable en apparence : les caisses sont vides. On ne peut pas payer pour l’afflux de tous les baby boomers qui arrivent à l’âge de la retraite et qui ont de bonnes chance de vivre plus vieux que leur ainés. Alors les français sont priés de faire un effort de solidarité pour nos ainés qui ont travaillé toute leur vie et qui le valent bien (a votre bon cœur m’sieur dame !).
Je n’ai rien contre la solidarité mais je n’ai aucune envi de travailler jusqu’à 65 ans : il faut se rendre à l’évidence même avec les progrès de la science les années entre 60 et 70 ans s’ont pas la même valeur que celle entre 70 et 80. Et si on voit des croisières et des salles de gym pleines de séniors dynamique il faut bien admettre que ces sympathiques ainés ont statistiquement plus de chance de se voir dans les maisons de vieux qui puent la pisse et le médicament quand ils arrivent après 80 ans. Les meilleures années d’une retraite c’est les 10 premières : après une fois que la maladie vous a atteint ça devient difficile. Alors réduire cette décennie de loisir à 5 petites années ne sourie à personne.
En plus ne nous faisons aucune illusion l’âge de la retraite est et restera 55 ans pour une grande partie de la population : les entreprises ont une forte propension à dégraisser le haut de la pyramide des âges aussi souvent que possible. Ce qui changera c’est que nous passeront les meilleures années de notre retraite (les premières) avec un pouvoir d’achat amputé.
Alors insoluble le problème des retraites ?
Je n’y crois pas. Le problème est un problème d’équilibre entre les actifs et les inactifs. Et si nous regardons cet équilibre là alors nous pouvons trouver des solutions innovantes. Deux pistes me semble particulièrement évidentes : les chômeurs et les étudiants. Deux catégories d’inactifs qui peuvent devenir des contribuables qui paieront les précieuses charges sociales qui financent la retraite.
L’effet mécanique et positif du départ à la retraite des baby boomers doit être la baisse du chômage : c’est mathématique, on va avoir besoin de bras pour remplacer nos ainés au boulot. Ce qui signifie que normalement le budget de l’ASSEDIC va diminuer et tout ira bien dans le merveilleux monde de l’entreprise… euh j’en vois déjà sourire : on ne vit pas au pays magique de Candy. Les patrons (voyou ?) vont profiter des retraites pour restructurer et charger encore un peu plus les actifs sans embaucher : vive la superbe idée de défiscaliser les heures sup !
C’est là que l’Etat doit être inventif en exonérant de charges Assedic les entreprises qui pratiquent le remplacement des générations par exemple.
Cela fera baisser les crédits de l’Assedic ? Pas grave si ça fait baisser le chômage ! Dégageons les vieux faisons bosser les jeunes et payer ça me semble tellement plus logique.
Car je ne suis pas contre l’allongement de la durée de cotisation je demande juste à ce que cet allongement se fasse en début de vie. Je suis pour le début de la vie active dés 18 ans. Quand je vois la vie des 18-25 ans je suis très triste : l’obligation de faire des études pour trouver un boulot entraine des situations ubuesques : misère, manque d’autonomie financière c’est ça la vie d’un étudiant de nos jours et en plus l’absence d’expérience professionnelle rend l’insertion dans la vie au travail difficile quand le moment vient.
A la sortie du bac il me semble qu’un jeune est mur pour prendre progressivement une autonomie qui va bien mieux lui convenir que cette situation d’assisté dans laquelle il vit actuellement.
Les emplois peu qualifié ou dur physiquement sont particulièrement adaptés aux 18-25 ans ; un âge ou n’importe quel jeune en bonne santé peut être caissier(e) en supermarché ou manœuvre dans le BTP, professions bien plus difficile à tenir à 50 ans.
Pour devenir une nation performante la France doit avoir un cheptel de main d’œuvres extrêmement pointus : des scientifiques des médecins et des spécialistes très qualifiés dans tous les secteurs d’activité. Ces études sont longues et couteuses il me semble donc particulièrement important de laisser aux jeune le temps de murir et de les faire sur le long terme. Il faut équilibrer les études et le travail et pour cela les facs doivent s’adapter en prévoyant des études plus longues mais qui laissent à l’étudiant la possibilité de vivre par ailleurs une vie d’adulte productif. Apprendre est un processus qui doit nous mobiliser toute notre vie et non juste pendant le premier quart. La formation professionnelle doit devenir la norme plutôt que l’exception.
Pour élargir l’assiette de cotisation inutile d’allonger l’âge de la retraite il suffit de trouver de nouveaux cotisants en réfléchissant sur le thème quel sont les inactifs actuel que nous pourrions mettre au boulot ? dans le contexte actuel de chômage il ne me parait pas raisonnable de maintenir en poste nos ainés qui ont fait leur part.
